Ruwenzori


« C’était cela, la chair de l’ours, et maintenant que bien des années ont passé, je regrette d’en avoir mangé trop peu, car, de tout ce que la vie m’a donné de bon, rien n’a eu, même de loin, la saveur de cette chair, celle qu’on éprouve à se sentir fort et libre, libre même de se tromper, et maître de son propre destin. »

Primo Levi

JOURNAL DE BORD – RUWENZORI

Retour d’expédition

Le sentier, empruntant des dalles lisses et des blocs effondrés, conduisait au Scott Elliot Pass. Malgré l’altitude, nous ressentions la chaleur du soleil qui, ayant dépassé un peu plus tôt son zénith, redescendait lentement sur ces montagnes pour y brûler le granit sombre et y réchauffer de voluptueux tapis de mousse, d’or et de rouille. Le matin même, nous avions atteint, dans la douce moiteur qui à mesure qu’elle s’élevait en arabesques au-dessus de la forêt voisine du Congo se transformait en violentes bourrasques d’air glacé, le sommet du Mont Stanley, le point culminant des Monts Ruwenzori à 5109 mètres d’altitude.

Ayant franchi le col, nous obliquâmes, en direction du sud, dans une vallée étroite dominée par les flancs du Mont Baker, à l’est, et du Stanley, à l’ouest. L’air embaumait de cette odeur de sang que dégagent les pierres quand le soleil à force de les battre, les a tant échauffé, qu’elles semblent se muer en métal argenté et lancer des éclairs de feu vers l’astre qui va les liquéfier. Mon guide, de taille modeste, un visage rond et grave que barrait une fine moustache, avait atteint cet âge où s’impose l’idée que la vie a désormais moins à vous offrir que vous ne lui en avez soutiré. Il avait le crâne rasé comme tous les hommes et les femmes d’Ouganda, du moins ceux qui, à la différence de la bourgeoisie de Kampala, vivent simplement au pied des montagnes et des lacs de l’ouest, des savanes du nord et des arides plaines de l’est, en somme qui vivent assez modestement pour savoir que certaines frivolités – tant du point de vue de l’hygiène que de la condition sociale dans laquelle ils savent devoir se cantonner – leur sont interdites.

Au dernier camp sous le sommet, Joshua enfila de hautes bottes de caoutchouc tandis que je laçais paresseusement mes grosses chaussures de randonnée, légèrement abruti par les huit heures d’ascension dans les couloirs rocheux et sur les glaciers qui, couronnant ces Montagnes de la Lune, donnent naissance au plus long fleuve du monde lequel du Grand Rift est africain à la Méditerranée, nourrit tour à tour les hauts plateaux et les terres arides de l’Ouganda, de l’Ethiopie, du Soudan et de l’Egypte. La civilisation gagnant les rivages de ce massif isolé, ces jambières étaient devenues un « must have » – ainsi que le proclamait mon guide, trahissant par là l’influence encore forte de la langue anglo-saxonne sur ces pays d’Afrique de l’Est – pour parvenir à traverser les marécages boueux et la végétation luxuriante liquéfiée par les pluies torrentielles qui noyaient ces montagnes lesquelles, à force de précipitation, de brumes infranchissables et d’orages violents, avaient gagné la réputation de zone la plus humide au monde.

Je ne doutais pas que ce titre, déclamé comme une mélopée par toutes les sources d’information – des quelques guides existant sur la région au moindre feuillet sur la toile – ne lui fut disputé par quelques autres provinces du monde, et non des moindres, parmi lesquelles le Hielo Continental en Patagonie du sud ou encore l’immense massif glaciaire du Logan que j’avais eu le bonheur de parcourir deux années auparavant et qui, dominant du haut de ses parois gigantesques et de ses glaciers aussi larges qu’un pays, la terre américaine – celle dont on dit qu’elle pleure encore sa sœur jumelle sibérienne qui lui fut arrachée par les eaux glacées du détroit de Béring – reçoit toutes les dépressions en provenance du Pacifique Nord. Et de fait, il n’était pas tombé une goutte d’eau depuis au moins trois semaines ouvrant à mes simples chaussures de cuir une trace à peu près sèche au milieu de ce cimetière végétal.

Nous descendîmes l’étroite vallée qui s’élargissait pour donner naissance à deux lacs noirs reliés par un cordon nourricier et enchâssés entre des falaises à pic et des aiguilles majestueuses. Notre camp était posé un peu en retrait, dominant un ruisselet qui serpentait entre les touffes de longues herbes jaunes et les séneçons géants dont les larges branches, ourlées d’un duvet jauni et desséché, étaient surplombées d’une couronne de feuilles d’un vert profond.

J’entourai de mes jambes les braises du feu qui avaient servi à préparer mon diner. A quatre mille mètres d’altitude, le froid était encore vif. Entretenu par mes porteurs, et poussé par un vent violent qui gravait dans mes chairs affaiblies de profondes cicatrices, les flammes du brasier dansaient follement dans la lueur des étoiles et les crépitements du bois sec. Elles éclairaient ces hommes jeunes qui avaient tracé pour moi, dans la moiteur sombre de la forêt équatoriale et l’acier minéral des contreforts rocheux, un passage vers le sommet. Ils étaient sales, une vieille laine en guise de veste, maculée de graisse, un pantalon de toile fine mille fois rapiécé et des chaussettes sans plus de forme qui laissaient entrevoir ça et là des ongles noircis, moitié arrachés ou atrophiés, victimes d’une vie de labeur qui ne les avait pas épargnés. La crasse et la transpiration si typique de ces hommes-là formaient un remugle qui, se mélangeant à l’odeur du feu de bois, s’accrochait indélébilement à leurs vêtements crasseux. Comme beaucoup de ces peuples qui vivent des montagnes, ils étaient pauvres. Observant l’un d’eux qui glissait deux doigts sous un vieux bonnet terreux dégoulinant sur son crâne, je ne pouvais m’empêcher de m’émouvoir.

J’allai dormir sans la crainte qu’aucune bête sauvage ne vînt troubler mon sommeil. Les années de guerre civile, qui avaient vu des groupes armés rebelles, louvoyant à la frontière entre Ouganda et Congo voisin, affronter les troupes gouvernementales, avaient décimé les troupeaux d’éléphants, de léopards, de chimpanzés et la grande majorité des animaux qu’abritait le Parc National consacré, en 1994, par le World Heritage de l’Unesco. Les braconniers, qui avaient participé du massacre, étaient devenus porteurs ou guides pour le bien des villages et du développement touristique qui laissait entrevoir un avenir radieux dans une zone autrefois dévastée.

Le vent ne s’épuisait pas de souffler comme si il fallait encore laver les cieux de leurs derniers nuages depuis longtemps évanouis. Demain, il aurait tant récuré ce ciel que celui-ci aurait passé, aurait perdu son bleu profond pour un voile crayeux. Les étoiles, jadis lumineuses, s’éteindraient dans l’azur, désormais livide. Et l’astre solaire, énorme rond rouge de chaleur et de vie, s’élèverait dans le ciel en un somptueux aurore comme seules les terres de l’équateur sont en mesure d’en prodiguer.

 

Demain, à travers bambous géants, séneçons et lobelia, en équilibre sur de frêles ponts de branchage, dévalant quelques échelles de bois, j’atteindrai la forêt humide et ses arbres envahis d’une mousse légère qui pend jusqu’au sol, en de longs filaments de soie, tant et si bien que c’est la terre qui semble remonter jusqu’aux frondaisons de l’arbre, l’enserrer pour mieux l’étouffer et, finalement, le forcer à terre pour le contraindre à pourrir parmi les restes de cet immense charnier organique.

En quatre jours de marche, je rejoindrai Kilembe, dernier village accroché à flanc de colline à l’entrée du Parc National des Monts Ruwenzori, ancienne cité minière crucifiée par un productivisme déclinant, délaissée non par ses hommes qui y survivent encore, mais irrémédiablement écartée de la glorieuse marche vers le progrès économique. Il se murmurait pourtant que la mine avait été rachetée, que la terre ocre allait à nouveau cracher le métal orangé. Mais l’on ajoutait que les pauvres resteraient pauvres, les nouveaux propriétaires chinois étant rejoints par une main d’œuvre que l’on disait qualifiée et bon marché, venue des provinces du Yunnan ou du Jiangxi, qui investirait – par centaines voire par milliers – les longs bâtiments décrépis, aux carreaux brisés, aux toits de tôle arrachés, qui s’alignaient en rang, tel un kolkhoze des tropiques, perpendiculairement à l’unique axe de circulation.

Puis je reprendrai la route – saignée ocre, une plaie ouverte sur l’épiderme d’un vert profond de ce pays. Dans un nuage de poussière, défileront ces villages d’indigents, tous identiques, maisons de brique aux toits de tôle, dont les façades – rouges, jaunes, bleues – peintes aux couleurs d’opérateurs téléphoniques locaux s’ouvrent sur des étals de bric et de broc, alignés face à la route. Garçons et filles, le cheveu coupé ras, chemises blanches et culottes courtes pour les uns, blouses et jupes plissées sous le genou pour les autres, dessineront dans les premières lueurs de l’aube une aquarelle aux couleurs de leurs établissements. Cà et là, à l’orée d’une forêt de pins aux allures méditerranéennes, au détour d’un bougainvillée, des taudis de misère branlants : quelques planches mal ajustées, des branchages en guise de soubassement et, à défaut de toit, le ciel pour couverture.

Puis, les femmes apparaitront sur le flanc bombé d’une colline, dans les tréfonds obscurs d’un vallon, un bidon d’eau posé en équilibre sur la tête, survolant le feuillage si magistralement esquissé des plantations de thé. Comme les enfants, mais ici plus qu’ailleurs, les femmes rassurent le voyageur, le portent à la mélancolie. Pas besoin d’aller chercher très loin pour les aimer déjà. Peut-être tout à l’heure, au détour d’un chemin, l’une d’elles apparaîtra, assise sur son vélo, le buste droit ; le vent soulèvera délicatement sa robe dont elle ramènera aussitôt les pans, d’un geste plein et entier, sur ses longues jambes cuivrées. Devant tant de simplicité – qui est l’apanage de la vraie beauté – le voyageur trouvera l’assurance que les femmes ne savent vraiment bien se donner que lorsqu’elles n’ont point abandonné à l’exercice de leur beauté cette magnifique pudeur qui les protège.

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Présentation de l’expédition

Les glaciers, les brumes abondantes, les nombreuses cataractes qui dévalent des sommets, les lacs d’altitude et la végétation abondante font du Ruwenzori l’une des régions de montagne les plus belles du continent africain. En raison des difficultés d’accès, loin des grandes routes touristiques, d’un récent passé tourmenté marqué par des affrontements avec les forces rebelles en provenance du Congo voisin, cette région de l’Afrique des Grands lacs reste encore préservée et particulièrement sauvage.

Afin d’atteindre le mont Stanley, situé au coeur du massif du Ruwenzori, nous emprunterons, pendant une semaine, une piste récemment ouverte par les communautés locales à travers la forêt équatoriale. Puis, vers 4700 mètres, nous prendrons pied sur un glacier que nous traverserons avant d’atteindre une arête rocheuse qui nous conduira au sommet du pic Marguerite, le point culminant du massif.

Bientôt des nouvelles de l’expédition sur cette page et sur Facebook !

Le Ruwenzori

Le massif du Ruwenzori, qui s’étend sur environ 120 kilomètres de long et 50 kilomètres de large à la frontière entre Ouganda et République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), est formé de six principales montagnes (Stanley, Speke, Luigi di Savoia, Gessi, Emin et Baker) – comprenant une vingtaine de sommets dépassant 4500 mètres – dont la plus haute, le Mont Stanley, culmine à 5109 mètres d’altitude. Il est situé entre les lacs Albert et Edouard, à 230 kilomètres de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu au Congo et à 300 kilomètres à l’ouest de Kampala, capitale de l’Ouganda. C’est le troisième sommet d’Afrique, après le Mont Kilimandjaro (5892 m) et le Mont Kenya (5199 m).

Le Mont Stanley possède plusieurs sommets distincts : les cimes jumelles du pic Margherita (5109 m) et du pic Alexandra (5 091 m), suivies du pic Albert (5 087 m), du pic Savoie (4 977 m), du pic Elena (4 968 m), du pic Elizabeth (4 929 m), du pic Philip (4 920 m), du pic Moebius (4916 m), du Kitasamba (4 860 m), du Nyabubuya (4 860 m) et de la Grande Dent (Great Tooth, 4 603 m).

A la différence du Mont Kilimandjaro et du Mont Kenya, deux sommets isolés de type volcanique, le Ruwenzori est un véritable massif montagneux, composé de roches soulevées par la formation du grand rift est-africain.

Ce phénomène géologique majeur, qui voit s’écarter d’environ 1 centimètre par an les plaques tectoniques africaine et somalienne, s’étend du sud de la mer Rouge au Zambèze sur plus de 6000 kilomètres de longueur, 40 à 60 kilomètres de largeur et plusieurs centaines à quelques milliers de mètres de profondeur. Il a donné naissance aux grands lacs d’Afrique de l’Est – les lacs Victoria, Tanganiyka, Malawi, Turkana, Albert, Edouard, etc… – et à la plupart des montagnes situées de part et d’autre de cette grande faille – Erta Ale et Dallol (Ethiopie), Elgon et Kenya (Kenya), Ruwenzori (Ouganda, RD Congo), Virunga (Ouganda, RD Congo, Rwanda), Mitumba (RD Congo), Kilimandjaro, Ol Doinyo Lengaï et Méru (Tanzanie), etc…

Bien que situé sur l’équateur, à une altitude plus modeste que celle du Mont Kilimandjaro ou même du Mont Kenya, le Ruwenzori possède plusieurs glaciers de taille significative, en raison de l’humidité permanente et des importantes précipitations qui caractérisent la région – environ 250 centimètres d’eau par an, essentiellement pendant la saison des pluies de mars à juin et de septembre à novembre.

Néanmoins, ces glaciers sont en phase de retrait rapide depuis le milieu du 20ème siècle. En 1906, le Ruwenzori comptait 43 glaciers, répartis sur les six principales montagnes du massif, couvrant une superficie de 7,5 km2 et représentant ainsi plus de 50% de la surface totale des glaciers africains. En 2005, plus de la moitié des glaciers du Ruwenzori avait disparu et la masse glaciaire totale, concentrée pour l’essentiel sur le Mont Stanley jusqu’à 4600 mètres, ne représentait plus que 1,5 km2. Selon des études récentes, la réduction de la surface des glaciers serait essentiellement liée à la diminution des précipitations dans la zone – conséquence des changements climatiques et de la déforestation intensive autour de la montagne – et non à l’augmentation de la température moyenne du globe.

Les contreforts du massif du Ruwenzori plongent dans la forêt équatoriale primaire gonflée d’humidité par les pluies torrentielles qui se déversent, environ 350 jours par an, sur les fortes pentes de ce cimetière végétal et viennent grossir les cours d’eau et les lacs dont certains alimentent le Nil Blanc en aval.

En raison de l’humidité constante, de la température et de l’insolation élevée, la flore du Ruwenzori est extrêmement riche et diversifiée, depuis la forêt pluviale qui abrite plusieurs espèces de primates et autres mammifères comme le léopard ou l’éléphant (entre 1500 et 2500 mètres), jusqu’à l’étage nival (à partir de 4500 m) en passant par la forêt de brouillard et la forêt de nuages (2000 – 3000 m), la zone de bambous (2500 – 3500 m), le territoire des bruyères (3000-4000 m), enfin l’étage afro-alpin (entre 4000 et 4500 mètres). Dans ce dédale boueux, l’air saturé de brumes a permis le développement d’une végétation exubérante et d’espèces endémiques subissant un gigantisme impressionnant : lobelias, séneçons, bruyères ou bambous.

Le Ruwenzori Mountains National Park, d’une superficie de 99600 hectares dont 70% est situé à plus de 2500 mètres d’altitude, couvre la majeure partie du massif. Créé en 1991, il est désormais inscrit sur la liste du Patrimoine mondial (World Heritage List).

La découverte du massif

Dès l’Antiquité, le grec Ptolémée, dans son fameux traité sur la Géographie, fait référence à des montagnes couvertes de neige situées au centre de l’Afrique équatoriale sans que l’on puisse déterminer avec exactitude si ces Montagnes de la Lune, telles qu’il les nomma, correspondent au massif du Ruwenzori.

Quoiqu’il en soit, la découverte de ce massif, en 1888, par le journaliste et grand explorateur britannique Henry Morton Stanley confirma la croyance antique selon laquelle le Nil prend sa source dans des Grands Lacs alimentés par les glaciers de montagnes environnantes.

La première ascension du pic Margherita, baptisé en l’honneur de Marguerite de Savoie, a été réalisée en 1906 par l’immense alpiniste, marin et explorateur polaire italien, Louis-Amédée de Savoie, duc des Abruzzes, accompagné des guides de Courmayeur Josef Petigax, César Ollier et Josef Brocherel, et du photographe Vittorio Sella.

Voyage en Ouganda

L’Ouganda est un pays d’Afrique de l’Est. Il est aussi considéré comme faisant partie de l’Afrique des Grands Lacs. Il est entouré par la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Le Sud du pays englobe une vaste partie du lac Victoria. L’Ouganda tire son nom de l’ancien royaume de Buganda, qui couvrait autrefois les régions les plus au sud, dont la capitale Kampala.

Le 9 octobre 1962, à l’indépendance de l’Ouganda, se pose de manière aiguë le problème des structures politiques. La solution retenue, exprimée dans la première Constitution, est de type fédéral – elle associe les quatre anciens royaumes – mais le Buganda maintient sa prépondérance jusque dans le nom du nouvel État, l’Ouganda, pays des Bagandas. Le Kabaka Mutesa II en devient le président à vie. Milton Obote, fondateur en 1960 du Congrès du peuple ougandais (Uganda People’s Congress ou UPC), devient Premier ministre. L’UPC, à l’image de son dirigeant, est le parti des populations nilotiques du Nord, opposées à la domination économique et politique du Buganda et, donc, favorable à la centralisation. Dès lors, les tensions entre le Nord nilotique et le Sud bantou s’exacerbent. En mai 1966 : Milton Obote, afin d’imposer la centralisation, envoie l’armée au Buganda et dépose le roi Kabaka Mutesa II avec l’appui de son chef d’état-major, Idi Amin Dada. Ce dernier appartient à une ethnie musulmane minoritaire du nord-ouest. Obote fait promulguer, l’année suivante, une nouvelle constitution abolissant les royaumes, et instituant un régime présidentiel à parti unique. La résistance des Baganda, que la politique de nationalisation du commerce entreprise par Obote menace directement dans leurs intérêts, la dégradation économique et les accusations de corruption se conjuguent pour déstabiliser Obote.

Le 25 janvier 1971, Idi Amin Dada prend le pouvoir par un coup d’État. Au départ soutenu par les pays occidentaux qui craignaient une orientation trop socialiste du régime précédent, Amin Dada va être lâché par ces derniers au fur et à mesure que son régime devient tyrannique et sanguinaire. En huit ans de pouvoir, le régime va être accusé de la mort ou de la disparition de près de 300 000 ougandais. Privé de l’aide occidentale, après l’expulsion du pays des 50 000 Indo-Pakistanais (qui détenaient le commerce et beaucoup d’entreprises) et l’oppression de l’intelligentsia, l’économie s’effondre. En 1978, avec la chute du cours du café, principale exportation du pays, l’Ouganda frôle la faillite et le gouvernement ougandais est aidé financièrement par les États arabes amis d’Idi Amin Dada. En 1979, après des mutineries de l’armée, Idi Amin Dada, aux abois, déclenche la guerre ougando-tanzanienne. La Tanzanie contre-attaque et avec l’aide du mouvement de résistance ougandais, le renverse en avril 1979. L’ex-dictateur s’exile alors en Libye puis en Arabie saoudite où il meurt en 2003.

Jusqu’en 2005, l’Ouganda est une république à parti unique, tous les citoyens ougandais étant membres du parti unique. Les partis politiques sont de facto autorisés en tant que regroupements mais les candidats de l’opposition se présentent comme candidats indépendants aux élections.

Le 29 juillet 2005, un référendum populaire valide la modification constitutionnelle et autorise à nouveau le multipartisme. Le oui obtient 92,6 % des voix et la participation est seulement de 47 %. L’opposition qui dans sa grande majorité avait appelé au boycott dénonce des chiffres de participation fantaisistes.

Les dernières élections législatives et présidentielle ont eu lieu le 23 février 2006, et ont permis la réélection de Yoweri Museveni (au pouvoir depuis 1986) avec 59 % des voix, contre 37% pour son principal adversaire, Kizza Besigye. Le Forum pour le changement démocratique de M. Besigye dénonce des fraudes.

De 1988 à 2006, l’Armée de résistance du Seigneur a combattu l’armée régulière dans le Nord du pays, afin, sans succès, de renverser Museveni.

(extrait de Wkipédia)

Bibliographie

Ruwenzori, an account of the expedition of H.R.H. Prince Luigi Amedeo of Savoy, The Duke of Abruzzi, Fillipo de Fillipi, Archibald Constable, Dutton, 1908

Snow on the Equator, H.W. Tilman, Bell, 1937

Guide to the Ruwenzori: the Mountains of the Moon, H.A. Osmaton, Mountain Club of Uganda and West Col Productions

Africa’s Mountains of the Moon: Journeys to the Snowy Sources of the Nile, Guy Yeoman, Hamish Hamilton, Universe Books, 1989

Ouganda, collectif, Petit Futé

Uganda, Philip Briggs, Bradt Publications (8 pages sont spécifiquement consacrées au Ruwenzori)

Trekking in East Africa, Lonely Planet (11 pages sur le Ruwenzori)

L’Afrique des Grands Lacs, deux mille ans d’histoire, Jean-Pierre Chrétien, Champs – Flammarion

Les Gorilles dans la brume, Dian Fossey

– Cartes topographiques de tout le pays (au 1/50 000) et du Central circuit du Ruwenzori (1/25000), disponibles à l’Uganda Department of Lands and Surveys

Filmographie

Gorilles dans la brume, Michael Apted, 1988

Moutain Gorilla (Imax), Adrian Warren, 1991

Le dernier roi d’Ecosse, Kevin Macdonald, 2007

FICHE TECHNIQUE


Description : Mont Stanley (pic Marguerite), 3ème sommet d'Afrique
Pays : Ouganda
Durée : 21 jours (janvier / février 2012)
Voie : Kilembe trail

Altitude : 5109 mètres
Lieu : Massif du Ruwenzori
Cotation : IV / PD
Moyens de transport : 5 camps
Equipe : Guillaume Hintzy
Camps : 5 camps